Lackner Zoé



Lackner Zoé
Doctorant
Email:zoe.lackner@univ-smb.fr

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Directeur et co-encadrant de thèse : Arnaud Carré et Aurélien Graton (Université Savoie Mont-Blanc)

En raison de certaines activités humaines suscitant notamment un rejet important de gaz à effet de serre dans l'atmosphère (ex : CO2), le climat de la Terre est en train de changer à un rythme rapide. Ce changement climatique (CC) entraîne des dommages importants : élévation du niveau des mers, accentuation d'évènements climatiques extrêmes (sécheresses, inondations, cyclones, tremblements de terre, ...), déstabilisation des forêts, menaces sur les ressources d'eau douce, difficultés agricoles, réduction de la biodiversité, maladies tropicales, etc (GIEC, 2022).

Étant donné l'ampleur de l'impact que le CC risque d'avoir sur nos vies, de plus en plus de personnes se sentent menacées par le CC, au point de parfois développer des troubles du sommeil (e.g., insomnies, Reyes et al., 2021) ou encore des difficultés de concentration (Clayton & Karazsia, 2020). On entend souvent parler d'éco-anxiété pour décrire la souffrance que ressentent des individus qui se préoccupent particulièrement du CC et des différentes crises écologiques qui se produisent actuellement (Hogg et al., 2021). Même si la plupart des individus rapportent se préoccuper du CC (e.g., Ifop, 2018), les éco-anxieux représentent encore une minorité (e.g., Clayton & Karazsia, 2020), la norme actuelle consistant à ne pas prendre en compte le CC comme une problématique prioritaire (e.g., BBC, 2011) et à s’enfermer dans une « bulle climatique » (Weintrobe, 2020).

Même si la tendance actuelle consiste à laisser le CC hors des tracas du quotidiens, le fait de se préoccuper fortement du CC est une réponse saine. Car tenter le plus possible de réduire l’impact des activités humaines sur l’émission de gaz à effets de serre est primordial (GIEC, 2022). Pour la plupart des individus, il y a un écart assez important entre leur aspiration à agir de façon plus viable pour la planète et leurs actions réelles (GlobeScan, 2021). Alors que les individus qui sont particulièrement conscients de et préoccupés par la menace que représente le CC vont mettre en place plus d’actions collectives et/ou individuelles permettant d’en réduire les effets (e.g., Curll et al., 2022 ; Verplanken et al., 2020).

Cependant, se préoccuper du CC peut avoir de réelles implications sur le bien-être, en favorisant le développement de symptômes anxieux et dépressifs (Clayton & Karazsia, 2020 ; Sciberras & Fernando, 2021). La souffrance ressentie peut prendre une envergure si forte que cela motiverait certaines personnes à suivre une psychothérapie (Budzisewska & Jonsson, 2022). Les individus particulièrement éco-anxieux rapportent aussi se sentir davantage isolés, en décalage avec leur entourage et leur société, ce qui renforce leur souffrance (Passmore et al., 2002). De plus, passé un certain stade d’éco-anxiété, les individus deviendraient moins aptes à lutter contre le CC (Heeren et al., 2022), en développant par exemple des symptômes de burn out (e.g., Cox, 2011).

Le projet de cette thèse consiste à investiguer l’impact à court et long-terme des différentes réponses pour faire face au CC sur 1) le maintien de leur équilibre psychologique et 2) leur efficacité pour lutter contre le CC. Lors de cette thèse, nous nous aidons de la littérature sur les émotions et les troubles de l’humeur et d’une approche principalement expérimentale pour tenter d’expliquer pourquoi les individus ont des réactions différentes face au CC. Un enjeu primordial est de mieux comprendre comment un individu peut considérer le CC comme la menace majeure qu’il représente tout en gardant un certain équilibre psychologique.

Director et co-supervisor of the thesis : Arnaud Carré and Aurélien Graton (University of Savoie Mont-Blanc)

Due to certain human activities that cause a significant release of greenhouse gases into the atmosphere (e.g. CO2), the Earth's climate is changing at a rapid pace. This climate change (CC) is causing significant damage: rising sea levels, increased extreme weather events (droughts, floods, cyclones, earthquakes, ...), destabilization of forests, threats to freshwater resources, agricultural difficulties, reduced biodiversity, tropical diseases, and so forth (IPCC, 2022).

Given the magnitude of the impact that CC is likely to have on our lives, more and more people are feeling threatened by CC, sometimes to the point of developing sleeping disorders (e.g., insomnia, Reyes et al., 2021) or difficulties to concentrate (Clayton & Karazsia, 2020). We often hear the term eco-anxiety used to describe the suffering experienced by individuals who are particularly worried about CC and the various ecological crises that are currently occurring (Hogg et al., 2021). Although most individuals report being concerned about CC (e.g., Ifop, 2018), eco-anxious individuals still represent a minority (e.g., Clayton & Karazsia, 2020), with the current norm of not considering CC as a priority issue (e.g., BBC, 2011) and locking oneself into a "climate bubble" (Weintrobe, 2020).

Although the current trend is to leave CC out of the daily hassle, being strongly concerned about CC is a healthy response. For trying to reduce the impact of human activities on greenhouse gas emissions as much as possible is paramount (IPCC, 2022). For most individuals, there is a large gap between their aspiration to act in a more sustainable way for the planet and their actual actions (GlobeScan, 2021). On the other hand, individuals who are particularly aware of and concerned about the threat posed by CC will take more collective and/or individual actions to reduce its effects (e.g., Curll et al., 2022; Verplanken et al., 2020).

However, worrying about CC can have real implications for well-being, promoting the development of anxiety and depression symptoms (Clayton & Karazsia, 2020; Sciberras & Fernando, 2021). The suffering felt can become so great that it motivates some people to seek psychotherapy (Budzisewska & Jonsson, 2022). Individuals who are particularly eco-anxious also report feeling more isolated, out of step with their environment and society, which reinforces their suffering (Passmore et al., 2002). Moreover, after a certain stage of eco-anxiety, individuals would become less able to fight against CC (Heeren et al., 2022), such as developing symptoms of burn out (e.g., Cox, 2011).

The project of this thesis is to investigate the short- and long-term impact of different coping responses to CC on 1) the maintenance of one' s psychological balance and 2) one' s effectiveness in combating CC. In this thesis, we use the literature on emotions and mood disorders and a mainly experimental approach to explain why individuals have different responses towards CC. A key issue is to better understand how an individual can view CC as the major threat that it is and still maintain a certain psychological balance.