Soutenance de thèse – Gérard Kologo
décembre 19 / 10 h 00 min - 12 h 00 min
Titre
Perception des risques de contamination au VIH/SIDA et comportements d’autoprotection: étude comparative auprès des étudiants français et burkinabè
Jury
M. Dongo Rémi KOUABENAN PR EMERITE, UGA Direction de thèse
M. Jérôme DINET PR, Université de Lorraine – Nancy Rapporteur
M. Florent LHEUREUX PR, Université Marie et Louis Pasteur – Besançon Rapporteur
Mme Pascale DESRUMAUX PR, Université de Lille Examinateur
Mme Christine JEOFFRION PR, UGA Examinateur
Résumé
L’infection par le VIH/SIDA impose aux individus contaminés des difficultés d’accès à l’emploi ainsi que des réajustements de leur vie professionnelle, affective et sexuelle. Entre autres difficultés pour ces individus, étudier ou travailler nécessite de concilier temps de travail ou d’études et de soins médicaux, et de faire face à la stigmatisation. On constate malheureusement de plus en plus un relâchement des attitudes de prévention, accompagné d’une prise de risques accrue chez les étudiants, tant en France qu’au Burkina Faso. En effet, l’utilisation irrégulière des préservatifs lors des rapports sexuels à risque ou la faible fréquence de réalisation des tests de dépistage du VIH/SIDA sont les comportements de prise de risque les plus rapportés dans les recherches réalisées auprès des populations d’étudiants. Afin de comprendre cette recrudescence des comportements de prise de risques des étudiants appelés à intégrer prochainement le « monde » du travail, ce travail doctoral cherche à cerner les facteurs qui peuvent influencer les comportements d’autoprotection des étudiants français et des étudiants burkinabè. Pour ce faire, deux études comparatives sont réalisées : l’une qualitative et exploratoire, l’autre quantitative. Dans la première étude, 80 entretiens semi-directifs sont menés et analysés à l’aide d’une analyse thématique. Les résultats révèlent que les étudiants français et burkinabè ont une représentation commune du VIH/SIDA et perçoivent les conséquences psychologiques et sociales de l’infection comme étant graves. Toutefois, leurs approches préventives diffèrent : si l’éducation et la sensibilisation constituent une priorité pour tous, la lutte contre la prostitution est spécifiquement mise en avant par les étudiants burkinabè. La seconde étude, sous forme de questionnaire en format papier est réalisée auprès de 1790 étudiants. Elle examine les relations entre la perception du risque, les croyances fatalistes, les croyances de contrôle, les croyances normatives, l’optimisme comparatif et l’adoption de comportements d’autoprotection selon le pays de résidence et la nationalité des participants. Les résultats montrent que les étudiants français perçoivent la probabilité d’occurrence, la gravité et la contrôlabilité des risques de contamination par le VIH/SIDA comme étant plus élevées que les étudiants burkinabè. Par ailleurs, les étudiants français ont davantage de croyances de contrôle et de croyances normatives que leurs homologues burkinabè qui présentent des croyances fatalistes plus élevées. Il ressort de cette étude que la perception du risque, les croyances de contrôle et les croyances normatives prédisent l’adoption de comportements d’autoprotection. Par contre, les croyances fatalistes et l’optimisme comparatif lié à la probabilité d’occurrence du risque réduisent l’adoption de ces comportements. Ces résultats fournissent des informations précieuses pour une prévention efficace du VIH/SIDA auprès des deux populations d’étudiants. On discute ces résultats au regard de la littérature et propose un ensemble de suggestions pour améliorer la prévention du VIH/SIDA ainsi que pour orienter les recherches futures.
