Soutenance de thèse – Mariia Goncharova
Titre
Psychotic-Like Experiences in the General Population: Measurement Challenges and Insights from a Network Analysis
Jury
- Mme Catherine BORTOLON, PR UGA – Direction de thèse
- M. Yannik MORVAN, MCF Université Paris Nanterre – Rapporteur
- M. Dominique MULLER,PR UGA – Examinateur
- Mme Emma PALMER-COOPER, MCF University of Southampton – Examinateur
- Mme Emmanuelle PETERS, PR King’s College London – Rapporteur
- M. Stephane RAFFARD, PR Université Paul-Valéry Montpellier 3 – Examinateur
Résumé
Cette thèse a deux objectifs principaux. Le premier est d’étudier les propriétés psychométriques des mesures des expériences psychotiques subcliniques (EPS) à l’aide d’une revue systématique, des lignes directrices COSMIN et d’une analyse de chevauchement. Le second est d’examiner les EPS en lien avec la solitude, l’isolement social et d’autres variables (par ex. : traumatisme, attachement, anxiété sociale, symptômes négatifs de la psychose, dépression) à l’aide d’une analyse en réseau. Au chapitre 1, nous présentons le contexte historique de la psychose, en comparant les modèles catégoriels et dimensionnels, et introduisons le concept de continuum psychotique. Les interprétations récentes de ce continuum suggèrent que certaines personnes dans la population générale peuvent vivre des symptômes psychotiques sans détresse, décrits comme EPS ou vulnérabilité à la psychose. Aujourd’hui, la conceptualisation des EPS reste incohérente, avec une terminologie multiple et chevauchante, posant des défis pour le développement et l’interprétation des échelles. Nous soulignons la nécessité d’une revue critique des outils utilisés pour évaluer la psychose dans la population générale. Deux études sont présentées : l’une portant sur le chevauchement de contenu entre différentes mesures de la vulnérabilité à la psychose (Étude 1), l’autre une revue systématique de ces échelles selon les lignes directrices COSMIN (Étude 2). Ces études révèlent des préoccupations majeures concernant le contenu, la structure, la validité transculturelle et la fiabilité de la majorité des instruments. Nous proposons des recommandations pour de meilleures pratiques et une plus grande transparence dans la recherche sur le développement et la validation des instruments de mesure. Le chapitre 2 explore les liens entre EPS et solitude, en incluant d’autres facteurs psychosociaux pertinents. La solitude est définie comme un sentiment intrinsèque d’isolement et de manque de lien social, pouvant nuire à la santé mentale. Le lien entre solitude et psychose demeure mal compris. Certaines données suggèrent qu’elle pourrait influencer directement ou indirectement les EPS via des troubles de la régulation émotionnelle, des styles d’attachement ou des expériences traumatiques passées. Nous passons en revue les études empiriques portant sur les liens entre solitude, EPS, isolement social, traumatisme, attachement, anxiété sociale, symptômes négatifs et dépression. Nous introduisons ensuite l’approche d’analyse en réseau employée pour explorer ces relations, ainsi que ses limites méthodologiques. L’Étude 3 repose sur des données empiriques issues d’un échantillon de population générale analysées par cette méthode. Nos résultats ne révèlent aucun lien direct entre EPS et solitude. Par ailleurs, les expériences bizarres et perceptuelles ne se relient pas à des nœuds extérieurs au domaine des symptômes positifs. Les idées délirantes sont les seuls symptômes positifs directement reliés à d’autres nœuds, notamment l’hyperactivation, les symptômes négatifs, la dépression, l’attachement anxieux et l’anxiété sociale. Les symptômes négatifs et la dépression servent de pont entre les symptômes positifs et la solitude. Nous soulignons la nécessité de recherches futures sur les liens entre EPS et connexion sociale au sein de la population générale. Dans la discussion finale, chaque étude est abordée séparément, tout en intégrant leurs résultats à l’échelle de la thèse. Cette section discute des implications globales des analyses de chevauchement et de la revue systématique, en soulignant l’importance des lignes directrices COSMIN et des pratiques méthodologiques actuelles en psychologie. Enfin, les résultats de l’analyse en réseau sont synthétisés, des orientations pour la recherche future sont proposées, ainsi que des pistes de réflexion cliniques et des conclusions générales.
This thesis has two main goals. First, to study the psychometric properties of the measures of psychotic-like experiences (PLEs) using a systematic review, COSMIN guidelines and an overlap analysis. Second, to study PLEs in relation to loneliness, social isolation and other variables (i.e., trauma, attachment, social anxiety, negative symptoms of psychosis, and depression) using network analysis. In Chapter 1, we outline the historical context of psychosis, contrasting categorical and dimensional models, and introduce the psychosis continuum. Recent interpretations of this continuum suggest that some individuals in the general population may experience psychotic symptoms without distress, and are referred to as PLEs or psychosis proneness. Today conceptualization of PLEs remains inconsistent, with multiple overlapping terms used in the literature, leading to challenges in scale development and interpretation. We emphasize the need for a critical review of tools used to assess psychosis in the general population samples. In line with the issues discussed above, we presented two studies: one investigating the content overlap between measures claiming to capture psychosis proneness (Study 1), and a systematic review of these scales (Study 2) following COSMIN guidelines. Overall, we found that there are major concerns regarding the content, structural, cross-cultural validity and reliability among most scales included in the study. We provide recommendations and conclusions for better practices and transparency in research on the development and validation of measurement instruments. In Chapter 2, we examine in more detail the connections between psychotic [like] experiences and loneliness, including other factors such as social isolation, trauma, attachment, social anxiety, negative symptoms of psychosis and depression in the general population using the framework of the cognitive model of psychosis. Loneliness has been conceptualized as an intrinsic feeling of isolation and lack of social connection, and can profoundly affect mental health. The relationship between loneliness and psychosis is still poorly understood. Thus, we reviewed the literature and empirical evidence supporting the relevance of studying loneliness and the occurrence of PLEs as well as their relationship with other key psychological and social factors (e.g., social isolation, trauma, attachment, social anxiety, negative symptoms of psychosis and depression). In this chapter, we also introduce the network analysis approach used to study these associations and its methodological limitations. We then present Study 3 that builds upon the discussion above, via empirical evidence collected from a general population sample and analyzed through network analysis. Overall, we found no direct links between PLEs and loneliness. Moreover, bizarre and perceptual experiences did not connect to nodes outside the positive symptom domain. Delusions were the only positive psychotic symptom directly linked to other nodes in the network. There were direct connections between delusions and hyperarousal, negative symptoms and depression, as well as anxiety attachment and social anxiety. Negative symptoms and depression acted as a bridge between positive symptoms and loneliness. We highlight the need for future studies to explore links between PLEs and social connection in the general population samples. In the final discussion, each study is addressed in a separate section, while also integrating the findings across the thesis. The discussion reflects on the results of the content overlap analysis and systematic review, considering their broader implications, the relevance of COSMIN guidelines and current methodological practices in psychology. The final part focuses on the network analysis findings, outlining key insights, proposing directions for future research, clinical implications and offering overall conclusions.
